MISE À L'HONNEUR MARIE-LOUISE DISSARD ALIAS FRANÇOISE HÉROÏNE DE LA RÉSISTANCE

C'est lors d'une balade à Toulouse, que j'ai remarqué, 40, rue de la Pomme, cette plaque ci-dessous : 

Je me suis donc intéressée "via internet" au parcours incroyable  de cette résistante française.

Marie-Louise est née le 5 novembre 1881, rue de la Liberté à Cahors.

Quelques années plus tard, ses parents déménagent à Toulouse.

Marie-Louise est douée pour la couture et s'initie au dessin et à la peinture aux Beaux-Arts de Toulouse.

Marie-Louise a soif de liberté et fuit l'autorité parentale.

Rebelle, elle refuse le conformisme que ses parents lui impose.

Avant-gardiste, pionnière du féminisme, elle veut être indépendante et non sous la coupe d'un homme. Elle reste célibataire.

À 21 ans, elle quitte ses parents et occupe un poste de maîtresse d'internat à Carcassonne.

Quelque temps plus tard, elle trouve un poste à Toulouse d'inspectrice de couture. Elle exerce dans les écoles de jeunes filles auxquelles elle transmet un esprit de liberté et d'indépendance.

Créatrice et très indépendante, elle décide plus tard d'ouvrir sa boutique de mode et de vêtements féminins 40, rue de la Pomme qu'elle baptise "À la Poupée Moderne".

Cette boutique est très prisée des élégantes de la ville et des artistes du théâtre du Capitole pour lesquelles elle crée des costumes.

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Le 5 novembre 1940, jour anniversaire de Marie-Louise (59 ans) le Maréchal Pétain fait sa première visite officielle en zone libre à Toulouse.

Elle est antifasciste. Elle diffuse des tracts invitant à ne pas cesser le combat.

Bavarde, exubérante, elle clame haut et fort ses idées.

La police française ouvre une enquête sur elle en septembre 1941.

Le rapport conclue au déséquilibre mental. Réputation qui lui permettra d'accomplir sa mission sans être inquiétée.

Elle prend contact avec le réseau toulousain BERTAUX. Elle sera "Victoire", diffusera des nouvelles, distribuera des tracts gaullistes et fournira des renseignements à la Résistance.

Après le démantèlement du réseau BERTAUX par la police française, Marie-Louise rencontre au printemps le Dr Albert GUERISSE alias "Pat O'Leary". En juin 1942, sous le nom de "Françoise", elle travaille pour ce réseau.

Elle installe son PC (Pose de Commandement) chez elle, 12, rue Paul MERIEL à Toulouse.

"Françoise", spécialiste des déguisements, camoufle, accueille, héberge les aviateurs et soldats alliés tombés sur le sol français qui veulent rejoindre l'Angleterre.

Elle gère le convoyage des aviateurs anglais ou américains pour les confier à des passeurs.

En mars 1943, la gestapo démantèle entièrement le réseau Pat O'Leary. Marie-Louise parvient à sauver les documents compromettants avant de se réfugier à Cahors.

Durant le conflit Marie-Louise DISSARD, par le biais de son réseau de 211 membres, a permis à plus de 700 aviateurs alliés et résistants de franchir les Pyrénées.

Pour sa sécurité, surveillée par la gestapo, elle vit cachée dans des greniers, des garages ou des caves d'où elle dirige les actions jusqu'à la libération.

Déguisée en veuve éplorée, paysanne, mendiante..., elle amène ses "colis" (aviateurs alliés et autres voulant gagner l'Angleterre) à la gare Matabiau de Toulouse ou directement en Espagne, de jour comme de nuit.

A la libération, le Général de GAULLE est venu la saluer à Toulouse. En 1962, il inaugura une plaque à son nom devant sa maison natale à Cahors.

En 2011, l'ancien Maire Pierre COHEN a dévoilé une plaque commémorative en hommage à Françoise, la Française la plus décorée par les alliés pour faits de Résistance.

Elle a reçu 6 titres honorifiques :

• Chevalier de la Légion d'Honneur,
• Médaille de la Résistance (avec rosette),
• American Medal of Freedom,
• Officier de l'Ordre Léopold II,
• Croix de Guerre belge avec palmes
• Officier honoraire du très excellent Ordre de l'Empire Britannique.

Après la guerre, elle contribua à la création en 1956 d'un Centre d'Apprentissage Féminin, route d'Espagne à Toulosue.

Après l'explosion de l'usine AZF en 2001, le Lycée Françoise a été reconstruit à Tournefeuille (31).

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Marie-Louise s'est éteinte dans un quasi-anonymat en Juillet 1957, infirme, malade et seule.