Germaine CHAUMEL née en 1895, à Toulouse, dans une famille d'artistes (une mère pianiste, un père passionné de peinture et un oncle photographe) est l'une des premières femmes photo reportrices du 20ème siècle.
Après de brillantes études au Lycée Saint-Sernin de Toulouse, elle devient dessinatrice, pianiste, chanteuse d'opérette au théâtre du Capitole sous le pseudo Anny MORGAN.
Autodidacte aux techniques de la prise de vue, elle fonde dès 1936, avec onze amis photographes :
Le Cercle photographique des XII
Elle est la seule femme membre.
Elle fait entrer Jean DIEUZAIDE, dit Yan, qu'elle parraine.
Jean DIEUZAIDE sera plus tard à l'initiative de la galerie du château d'eau à Toulouse.
Avec son ROLLEIFLEX, appareil argentique de très haut niveau, elle sillonne de jour comme de nuit les rues de Toulouse
Mère de deux enfants, la vie de femme au foyer ne la fait pas rêver.
Elle transforme son appartement, 21 rue Saint Etienne (aujourd'hui rue Croix-Baragnon) en studio, sa salle de bain en chambre noire.
Ses photos sont publiées dans les journaux régionaux tels que la Dépêche, l'Express du Midi, le bulletin municipal de Toulouse. Elle devient correspondante du NEW YORK TIMES.
En 1940, son mari, Charles CHAUMEL, est fait prisonnier. Seule avec deux enfants elle devient le témoin des événements marquants de Toulouse du Front Populaire à la Libération.
Elle couvre la Retirade, l'arrivée des Espagnols, l'occupation allemande à Toulouse. Elle recueille une famille juive d'Anvers qu'elle cache jusqu'en 1942.
Son appareil dissimulé sous son grand manteau, malgré l'interdiction, elle fait "une photo volée" des allemands, place du Capitole, pour témoigner de l'événement.
Elle ne photographie jamais la mort et la souffrance, son humanisme est toujours présent dans ses reportages.
En 1953, elle prend sa retraite de photographe et part s'installer à Paris. Elle devient modiste et crée des chapeaux.
Elle est partie il y aura bientôt quarante ans, le 12 avril 1982.
Elle a transmis le goût de l'art à sa fille, Pâquerette CHAUMEL dite Paqui, sculptrice et à sa petite fille, Pilar MARTINEZ-CHAUMEL qui se consacrent à sa mémoire et à la transmission de son œuvre.
Mon Papa a grandi dans le quartier Saint-Etienne à Toulouse et je me dis que peut-être ils ont eu l'occasion de se croiser dans la rue.
J'éprouve une grande admiration pour cette femme engagée qui, un peu oubliée, est longtemps restée dans l'ombre.
Elle laisse derrière elle l'histoire d'une ville.
L'ensemble de son œuvre rassemble plus de 10 000 clichés d'une exceptionnelle sensibilité.
Devise de Germaine CHAUMEL :
"Quand on veut on peut."
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