CASTELNAU D'ESTRÉTEFONDS - DERNIER FOUR À BOIS D'UN ARTISAN BOULANGER

Un grand MERCI  Olivier B.M. de nous avoir ouvert ta maison pour découvrir ce four à bois de boulanger qui a arrêté de fonctionner en 1936, à Castelnau d'Estrétefonds, au décès de son propriétaire, Pierre YGREC, Grand-Père de mon amie Anne-Marie Laffont YGREC.

J'ai mené ma petite enquête... Ce magnifique four en briques rouges a été construit au tout début du 20ème siècle par les Ets MEUNIER à Toulouse. La Société MEUNIER  était reconnue dans les années 30 pour son savoir faire dans l'agencement et l'équipement des boulangeries dans le Sud-Ouest.

J'ai envoyé la photo du four à Antoine CAILLON, qui utilise un four à bois similaire dans son fournil "du Levain et des Mains" à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume dans le Var.  

Antoine CAILLON m'a confirmé que ce  four est :

"Un four à gueulard".

Il m'a écrit qu'il était superbe et qu'il était sûrement fonctionnel.

Après des études de droit qui ne lui convenaient pas, Antoine s'est formé en 2011 à l'Institut National de la boulangerie pâtisserie à Paris.

Renonçant à la boulangerie conventionnelle, il s'est rapproché d'un patron boulanger vauclusien devenu paysan, Benoit LAIRON à Cucuron (84) qui travaille des farines moulues sur meules de pierre, avec du levain et un four à bois vieux de trois siècles.

Aujourd'hui Antoine, est installé depuis 2018 en plein centre historique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume dans le Var.

Il utilise un four à gueulard dont la technologie remonte au XVIIIème siècle.

Je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous, pour visionner le fonctionnement du four et entendre les explications d'Antoine CAILLON.

"Le foyer du four à pain est placé en dessous de la chambre de cuisson. Il communique avec celle-ci par une bouche dotée d'une pièce en fonte orientable appelée "gueulard" qui redirige la flamme dans le four afin de le chauffer. De ce fait :

• Le bois n'est plus en relation directe avec la sole de cuisson, 
• Plus besoin de débraiser et de nettoyer le plus rapidement possible la chambre de cuisson,
• Il permet d'augmenter la production et de baisser la consommation de bois.

Par contre, il ne faut pas trop quitter le feu des yeux et surtout l'écouter et remettre du bois si son ronflement change.

Le gros avantage de ces fours à bois est qu'ils ne tombent jamais en panne et qu'ils se dégradent très lentement. Le gueulard est changé tous les deux ans. L'entretien est donc très peu couteux".

Dans les années 60, les fours de ce type ont été détruits pour être remplacés par des fours modernes.

Quelques boulangers en possèdent encore dont Antoine CAILLON, artisan boulanger passionné, auquel j'aimerais rendre visite dès que l'occasion se présentera.