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 chance

 

« Il était une fois un homme qui se lamentait de sa malchance.


(j'ai relevé cette histoire sur le blog : link )

« Qu’ai-je donc fait pour être si démuni ? Mais qu’ont-ils donc de plus que moi, tous ceux-là qui réussissent en affaire, en amour, et leur vie toute entière ? La chance, seulement la chance ! Ils ont la leur, mais où est la mienne ? Je donnerais tout pour connaître le secret de leur chance… Hélas que donnerais-je, puisque je n’ai rien ! Qu’ai-je donc fait pour être si démuni ? », et ainsi il se lamentait à longueur de journée.


Un jour la rumeur parvint à ses oreilles qu’un grand et vieux sage, ridé, plissé, chenu, logeait derrière la forêt, qui par sa longue expérience, ainsi que sans doute par certaines facultés plus occultes, était capable d’accéder à n’importe quelle requête.

 « Je pars à sa recherche ! Ce sage seul, s’il existe, saura m’indiquer où est ma chance ! »

L’homme se met en route, pénètre la forêt, et rencontre un loup qui se morfond.


« C’est bien ma chance ! Comme si je n’avais pas assez de soucis !

Pourquoi te morfonds-tu, le loup ?


– Parce que je n’ai plus d’appétit. Qu’est ce qu’un loup sans appétit ? Je suis un loup en vie, mais aussi bon que mort. Connais-tu le moyen de me rendre mon appétit ?


– Cesse de te morfondre. Sache que je vais à la rencontre d’un vieux sage qui est dit-on capable d’accéder à n’importe quelle requête. Je lui soumettrai ta requête en même temps que la mienne ».


L’homme se remet en route, pénètre la forêt plus avant, et rencontre un arbre qui gémit.


« C’est bien ma chance ! Comme si je n’avais pas assez de soucis ! Pourquoi gémis-tu, l’arbre ?


– Parce que mes bourgeons ne poussent plus. Qu’est ce qu’ un arbre sans bourgeon ? Je suis un arbre en vie, mais aussi bon que mort. Connais-tu le moyen pour que mes bourgeons poussent à nouveau ?


– Cesse de gémir. Sache que je vais à la rencontre d’un vieux sage qui est dit-on capable d’accéder à n’importe quelle requête. Je lui soumettrai ta requête en même temps que la mienne ».


L’homme se remet en route, pénètre la forêt plus avant, et rencontre un jeune fille qui pleure.


« C’est bien ma chance ! Comme si je n’avais pas assez de soucis ! Pourquoi pleures-tu, jeune fille ?


– Parce que j’ai perdu mon sourire. Qu’est ce qu’une jeune fille sans sourire ? Je suis une jeune fille en vie, mais aussi bonne que morte. Connais-tu le moyen pour que mon sourire à nouveau illumine mes lèvres ?


– Cesse de pleurer. Sache que je vais à la rencontre d’un vieux sage qui est dit-on capable d’accéder à n’importe quelle requête. Je lui soumettrai ta requête en même temps que la mienne ».

L’homme se remet en route, et sort de la forêt.


Juste à la sortie de la forêt, il voit un très vieil homme, ridé, plissé, chenu, assis sur un fauteuil à bascule devant une maison.


« Oh là, vieil homme ! Est-ce toi, le fameux sage qui est dit-on capable d’accéder à n’importe quelle requête ?


– Je serai celui-là si tu veux croire que je le suis.


– Alors j’ai quatre requêtes à te soumettre. Comment rendre l’appétit à un loup ? des bourgeons à un arbre ? un sourire à une jeune fille ? Et moi, où est ma chance ?


– Tu diras au loup qu’il a perdu son appétit parce qu’il souffrait trop de ne dévorer que de belles et bonnes choses – il le retrouvera dès l’instant qu’il aura mangé l’homme le plus bête du monde ;

Tu diras à l’arbre que ses bourgeons ne pousseront pas tant que ses racines seront entravées – or ses racines sont à l’étroit à cause d’un coffre empli d’un trésor enfoui à son pied ;

Tu diras à la jeune fille qu’elle retrouvera son sourire dès qu’elle rencontrera un amoureux qui acceptera de l’épouser ;

 

Quant à toi, rentre vite, car ta chance t’attend chez toi.


– Merci, vieux ! Je pars sur le champ ! »

Et l’homme retraverse la forêt en sens inverse, cette fois en courant.


« Jeune fille ! Arrête de pleurer ! Tu retrouveras ton sourire dès que tu rencontreras un amoureux qui acceptera de t’épouser. 

 
– Ah oui ? Et toi, beau jeune homme ? Me trouves-tu à ton goût ? Car tu es au mien, assurément… Veux-tu m’épouser ? (et elle esquisse un sourire…)


– Tu es très jolie, jeune fille, hélas je ne puis rester auprès de toi, je dois rentrer chez moi au plus tôt ! ma chance m’attend chez moi. »


Et l’homme se remet en route, en courant.


« Arbre ! Cesse de gémir ! Tes bourgeons pousseront dès que tes racines seront libérées du coffre contenant un trésor, enfoui à ton pied.


– Ah oui ? Mais je n’ai pas de bras, beau sire. Veux-tu creuser la terre pour moi et déloger ce coffre de mes racines ? Tu pourras le conserver ensuite en souvenir de moi.


– J’aimerais te rendre ce service, arbre, hélas je ne puis rester auprès de toi, je dois rentrer chez moi au plus tôt ! ma chance m’attend chez moi. »


Et l’homme se remet en route, en courant.


« Loup ! Arrête de te morfondre ! Tu retrouveras ton appétit dès que tu auras avalé l’homme le plus bête du monde ! »


Et ainsi, sans plus attendre, le loup dévora l’homme et retrouva pour toujours son bel appétit. »

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Tag(s) : #Histoires
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