LE TOUR A BÉBÉ DE L'HOTEL-DIEU SAINT-JACQUES A TOULOUSE

En 1638, Saint Vincent de Paul fait aménager le premier "tour d'abandon" en France inspiré des "ruote dei trovatelli" (roues pour enfants trouvés) qui existait déjà en Italie depuis 1198.

Le 19 janvier 1811, un décret impérial indiquait dans l'article 3 :

"Dans chaque hospice destiné à recevoir des enfants trouvés, il y aura un tour où ils devront être déposés. 259 tours ont été créés.

Le "tour" était un dispositif qui offrait aux femmes un endroit spécifique en ville où abandonner l'enfant.

Celui-ci immédiatement pris en charge, voyait ses chances de survie augmenter.

L'enfant était déposé, généralement la nuit, de manière anonyme ou non, sur le plateau. Alertées, les Sœurs de Saint-Vincent de Paul, de garde à ce moment là, faisaient tourner le dispositif et recueillaient l'enfant pour lui donner les premiers soins.

Un officier de santé examinait l'enfant, déterminait son sexe et son âge et un commissaire de ville rendant compte des effets l'accompagnant (vêtements, langes, éventuellement objets particuliers, etc.)

Parfois une note était épinglée sur les langes indiquant le nom de l'enfant et s'il était baptisé ou non.

Si l'abandon était anonyme, l'enfant pouvait être nommé du nom du Saint du jour.

Fléau très ancien mais d'une ampleur croissante aux XVIII^e et XIXe siècles, l'abandon des enfants était motivé soit par des raisons économiques de la part de familles très pauvres, soit dans le cas de grossesses illégitimes.

L'Eglise ne décourageait pas l'abandon dans le but d'éviter les infanticides, les avortements.

Le tour de l'Hôtel Dieu de Toulouse a été utilisé jusqu'en 1839.

Les tours d'abandon furent officiellement abolis par la loi du 27 juin 1904.

Aujourd'hui, en France, les femmes peuvent accoucher anonymement dans les hôpitaux et y laisser leurs bébés (accouchement sous X).

La France est l'un des rares pays européens à autoriser les femmes en détresse à accoucher sous le secret, en ne révélant pas leur identité et cela dans n'importe quel établissement, public ou privé, conventionné ou non.

L'Allemagne a été la première à réintroduire "des boîtes aux lettres" pour bébés, en avril 2000 pour les situations désespérées ("Babyklappen" en allemand). Plus de 300 enfants ont été abandonnés depuis. 

Dix autres pays européens ont adopté la "boîte à bébés" comme l'Italie, la Suisse ou encore la Pologne.

Les "boîtes à bébé" viennent pallier une absence ou un flou de la législation sur le droit d'abandonner un enfant, voir sur le droit à l'avortement.

Ce sont des boîtes chauffées dans lesquelles les bébés sont déposés sans crainte d'hypothermie. Une caméra et une alarme permettent de venir aussitôt chercher le bébé.

Adresse :

2, rue Charles Viguerie

31300 Toulouse