Article relevé sur la Dépêche ce jour :
Il y a quelques semaines, il avait assisté avec ses deux petits-fils à l'une des représentations du Cirque de Noël sous chapiteau du parking du Zénith. Et disait «avoir gardé son âme d'enfant».
Ironie du destin : quelques jours après les fêtes de Noël, Pierre Lartigue, 95 ans, Président fondateur du Cirque de Noël de Toulouse, s'en est allé hier, effectuant son dernier tour de piste. Lui, l'infatigable artisan qui depuis décembre 1945 permettait chaque année aux petits Toulousains d'avoir mille étoiles dans les yeux, a tiré sa révérence.
Que de chemin parcouru pour ce fils de cheminot. Un parcours qu'il évoquait avec bonheur et émotion en 2009 : «Jeune, j'étais dans une troupe théâtrale. Pour envoyer des colis aux cheminots prisonniers de guerre, on donnait des spectacles pour le Comité national de solidarité des cheminots, expliquait-il alors dans sa caravane, installée près de l'entrée des artistes de son cirque chéri. Dans cette troupe, se trouvait un artiste devenu clown par la suite. C'est à lui que je dois mon amour du cirque».
La Libération, en 1945, est suivie d'un mouvement social. Un mouvement dont le cirque deviendra la cheville ouvrière. «Moi, cheminot qui sortait de la Résistance, voyait dans la création du Cirque de Noël, un excellent moyen d'offrir aux enfants à la fois du rêve mais aussi de la pédagogie», poursuivait en 2009 Pierre Lartigue. Humaniste mais les pieds sur terre, le fondateur avait rapidement pris conscience qu'il devait laisser de côté, le cirque de papa, pour évoluer vers autre chose. Et éviter de plonger. Le fait d'avoir tenu déjà 67 ans avec plus de 100 000 visiteurs prouve que l'argument était judicieux. Fort de cet argument, en 1945, Pierre Lartigue présente dans la salle des fêtes de la piscine municipale de Toulouse, «le Consortium des entreprises et associations». C'est son premier spectacle avec clowns et acrobates. Le cirque de Noël est né.
Pendant trente-sept années, Pierre Lartigue va animer sur la piste du «Palais municipal des sports», (Halle aux Grains), le Cirque de Noël, avec entrain et passion. Avec élégance et conviction, il est un Monsieur Loyal parfait. Une situation brutalement interrompue par l'arrivée d'un grand chef d'orchestre qui va lui voler la vedette : «Et c'est tant mieux, avouait ce dernier. Sans lui, je n'aurais jamais eu ce magnifique chapiteau de 2 500 places qui chaque année, permet aux enfants de s'émerveiller». Officier de l'Ordre National du Mérite, Chevalier des Arts et des Lettres, Chevalier de l'ordre des Palmes académiques et Médaillé d'or de la Ville de Toulouse, Pierre Lartigue aura jusqu'au bout suivi le Cirque de Noël. Privilégiant toujours les réactions du public et son intérêt pour les numéros d'artistes européens. En rappelant inlassablement les valeurs humaines du cirque. Chapeau l'artiste ! Silvana Grasso
La Dépêche du Midi"
Monsieur,
Cette année encore j'ai eu le plaisir de passer une magnifique soirée, grâce à vous, au CIRQUE DE NOEL. Tous les petits et les "grands enfants" que nous sommes vous remercient pour ce que vous avez fait. Le temps d'un spectacle, nous avons retrouvé pendant des années, notre âme d'enfant.
Vous nous avez fait un très beau cadeau. Nous ne vous oublierons pas.
(Je remercie également Angélique, ma belle-fille, qui nous a gentiment invités).
Maïté